J’ai lu, sur la toile, des articles émettant l’idée de vendre « nos » œuvres pour éponger la dette du pays! L’idée n’est pas si bête, à mon avis, si elle est accompagnée de mesures pour éviter de retomber dans la dette. Il est certain que la vente du patrimoine en œuvres suffirait amplement à effacer les presque 2000 milliards d’euros de dette (plus de 93% du PIB)…
L’affichage des intérêts de la dette en live, ci-dessus, depuis que vous vous êtes connectés, donne le tournis…
Année |
Proportion du PIB |
Valeur |
||
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Dette publique |
Solde public |
Dette publiqueen milliards d’euros |
Solde public |
|
1978 | 21,2 % | −1,7 % | 72,8 | −5,9 |
1979 | 21,1 % | −0,4 % | 82,8 | −1,4 |
1980 | 20,7 % | −0,3 % | 92,2 | −1,2 |
1981 | 22,0 % | −2,4 % | 110,1 | −12,0 |
1982 | 25,3 % | −2,9 % | 145,5 | −16,7 |
1983 | 26,6 % | −2,6 % | 170,0 | −16,5 |
1984 | 29,0 % | −2,8 % | 201,4 | −19,5 |
1985 | 30,6 % | −3,1 % | 227,7 | −22,9 |
1986 | 31,1 % | −3,3 % | 249,3 | −26,4 |
1987 | 33,4 % | −2,1 % | 281,2 | −17,9 |
1988 | 33,3 % | −2,7 % | 302,8 | −24,5 |
1989 | 34,0 % | −1,9 % | 333,3 | −18,6 |
1990 | 35,2 % | −2,5 % | 363,6 | −25,6 |
1991 | 36,0 % | −3,0 % | 385,1 | −32,0 |
1992 | 39,7 % | −4,6 % | 440,1 | −51,0 |
1993 | 46,0 % | −6,5 % | 515,4 | −72,3 |
1994 | 49,2 % | −5,5 % | 570,0 | −63,3 |
1995 | 55,5 % | −5,5 % | 663,5 | −65,4 |
1996 | 58,1 % | −4,0 % | 712,7 | −49,4 |
1997 | 59,5 % | −3,3 % | 752,5 | −41,8 |
1998 | 59,6 % | −2,6 % | 787,4 | −34,6 |
1999 | 59,0 % | −1,8 % | 806,9 | −24,6 |
2000 | 57,5 % | −1,5 % | 827,3 | −21,7 |
2001 | 57,1 % | −1,6 % | 853,3 | −24,6 |
2002 | 59,1 % | −3,3 % | 912,0 | −50,4 |
2003 | 63,3 % | −4,1 % | 1 004,9 | −64,7 |
2004 | 65,2 % | −3,6 % | 1 079,5 | −59,2 |
2005 | 66,8 % | −2,9 % | 1 147,6 | −50,2 |
2006 | 64,1 % | −2,3 % | 1 152,2 | −41,9 |
2007 | 64,2 % | −2,7 % | 1 211,6 | −51,6 |
2008 | 68,2 % | −3,3 % | 1 318,6 | −64,3 |
2009 | 79,2 % | −7,5 % | 1 493,4 | −142,5 |
2010 | 82,7 % | −7,0 % | 1 595,0 | −136,5 |
2011 | 86,0 % | −5,2 % | 1 717,3 | −103,1 |
2012 | 90,6 % | −4,9 % | 1 833,8 | −98,2 |
2013 | 93,5 % | −4,3 % | 1 925,3 | −87,6 |
2014 (LFR) | −3,8 % | −83,9 |
Source : Insee Comptes de la Nation – Base 200585.
L’évolution au fil du temps de la dette me laisse songeur. Mon banquier ne me laisserait pas à un tel niveau de dettes… Alors pourquoi laisse-t-il les pays à un tel niveau d’endettement?
Au passage, le tableau ci-dessus souligne qu’en deux mandats, François Miterrand a multiplié la dette par six alors que Jacques Chirac l’a doublée dans le même temps. Nicolas Sarkozy l’a allègrement laissée filer le temps de son mandat.
Alors, sacrifier la Joconde ou pas? Estimée à 50 milliards d’euros, à elle seule, elle épongerait 2,8 % de notre dette!!! A lire l’excellent article de fiction de rue89. Associée aux autres œuvres, elle nous tirerait de l’ornière dans laquelle nos gouvernements successifs nous ont mis. Et j’ai la réponse à ceux qui disent à qui mieux mieux: « oui, mais si nous vendons nos œuvres d’art, il n’y aura plus de donateurs pour les musées… ». Et bien comme cela, les « généreux » donateurs n’auront plus d’excuses ou plutôt plus de moyens pour payer moins, voire pas d’impôts et participeront ainsi en payant leurs impôts au renflouement de la dette. « Et qu’y aura-t-il dans nos musées? ». Après un bon dépoussiérage, il y a une « foultitute » d’œuvres de jeunes artistes en herbe qui pourrait y être exposés…
Renflouer le pays, d’accord, mais durablement.
– Pour cela, plus d’emprunt aux banquiers. La plupart des ménages français ne dépensent pas plus qu’ils ne gagnent (ils n’ont d’ailleurs pas le choix). Le système bancaire est à revoir en profondeur ce qui ne sera pas facile, car le monde de la finance est tout puissant.
– Tout travail mérite salaire. Le corollaire, c’est: pas de rémunération sans travail. Exit les retraites scandaleuses des élus après leur mandat, les parachutes dorés et compagnie. Les emplois fictifs ou les conflits d’intérêts devraient être sanctionnés tout simplement par la confiscation des biens.
– Miser sur le développement durable et non sur la croissance. La croissance est une ineptie sur un monde fini; sur une planète sur laquelle, je vous le rappelle, nous vivons à crédit depuis le 19 août de cette année. Les rustines de gravillons sur les routes secondaires illustrent parfaitement mes dires.
– Tant que nos élus n’auront de cesse que de penser au renouvellement de leur mandat et que cela représente leur seule motivation, rien n’avancera. Il faut donc non seulement limiter le cumul des mandats, mais aussi le nombre de mandats consécutifs. Il faut également arrêter de se faire élire sur des promesses démagogiques qui ne pourront jamais être tenues!!!
– L’euro doit être dévalué, autrement dit, il faut faire fonctionner la planche à billets! Et si ce n’est pas possible, il faut sortir de la zone euro. Ceux qui empêchent la dévaluation de la monnaie, ce sont les riches, ceux qui ont leur bas de laine plein à craquer! Au sein de l’Europe, les Allemands. La dévaluation redistribuera les richesses vers les actifs, relancera donc la production et par conséquent l’emploi.
– Les mesures prises ne doivent pas changer à tout bout de champ. Les réformes dans l’éducation nationale en sont une caricature. C’est extrêmement onéreux et rends les entreprises « frileuses » dans leurs investissements. Il faut arrêter de légiférer à tout va et se concentrer sur une simplification.
– Notre système de protection sociale est à revoir. Certaines personnes ont des scrupules à bénéficier du système tandis que d’autres l’exploitent sans vergogne. Je connais beaucoup de gens qui préfèrent toucher les ASSEDICS plutôt que d’accepter un travail moins rémunérateur. La chasse aux profiteurs serait salutaire.
– Il faut bien plus de flexibilité du travail à l’instar du système anglo-saxon.
Evidemment, ce ne sont que quelques principes. Il est évident que ces derniers enlèvent beaucoup aux vrais riches: c’est à dire les rentiers, les spéculateurs… Ce sont aussi eux qui ont le pouvoir et les privilèges, car ils ont l’argent. Il n’y a pas si longtemps, en 1789 ceux qui avaient l’argent donc le pouvoir et les privilèges n’ont pas vu venir ou n’ont pas cru au soulèvement du peuple qui avait faim. Le scrutin donnera certainement un autre type de révolution. La tendance vers l’extrême droite est une réalité dans certains pays européens comme en témoigne la carte ci-après.
La montée de l’extrême droite traduit l’irresponsabilité de nos dirigeants et le nombre grandissant de personnes qui n’ont plus rien à perdre en votant pour elle.